Banlieues : « Ici on parle pas souvent de politique, mais on en crève »

Comme après chaque élection, les fins d’émissions politiques évoquent le manque d’investissement citoyen des habitants dans les banlieues, et les journaux écrivent leur petit encart sur l’abstention dans les quartiers populaires. Puis les militants répondent chaque fois, à qui voudra bien l’entendre : l’absence dans les urnes, c’est pas l’absence de politique. Avant d’aller rencontrer les membres de l’Assemblée des quartiers, nouvelle organisation fondée par des militants historiques des quartiers populaires, nous sommes d’abord allés à Grigny, dans l’Essonne, deux jours après le résultat des européennes, où 70 % des électeurs ne se sont pas rendus dans les bureaux de vote. Ville la plus pauvre de l’hexagone, elle compte aussi les quartiers ayant la réputation d’être parmi les plus dangereux d’Île-de-France. On dit réputation parce qu’on sait qui les donne. Ici ils leur arrivent aussi de rigoler.

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Diane Lataste