Nous sommes tous des enquêteurs. Depuis l’apparition du premier personnage de détective privé, le chevalier Auguste Dupin, dans Double assassinat dans la rue Morgue d’Edgar Allan Poe en 1841, et, plus encore, depuis celle de son successeur Sherlock Holmes dans Une étude en rouge d’Arthur Conan Doyle en 1887, nous n’avons pas cessé de nourrir notre imaginaire de récits policiers. Et nous n’avons pas cessé non plus de nous passionner pour les faits divers, en particulier ceux dont la résolution nous manque : l’identité de Jack l’Éventreur, le meurtre du Dahlia Noir, l’affaire Grégory, la disparition de Xavier Dupont de Ligonnès. L’enquête policière est un des genres les plus populaires de la fiction. Et ce genre répond peut-être à notre désir de corriger l’imperfection de la réalité. Elle répond peut-être à notre besoin de sentir qu’une logique est susceptible d’apparaître qui puisse mettre fin à l’irrationnel et au chaos : la résolution d’une énigme étant alors une forme de consolation face à l’horreur dérangeante d’une mort inattendue, incompréhensible et violente.
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Philippine Déjardins