La semaine qui succède à l’horreur, Sandrine retourne voir un concert, puis un autre. L’adrénaline. Elle pense que ça va aller. Avec ses amis, ils se retrouvent pour en parler. Mais petit à petit, Sandrine se renferme. Elle quitte Paris. Le traumatisme prend ses marques. Il est bien, chez Sandrine. Il a toute la place. Les années défilent. Sandrine vit depuis neuf ans au rythme du Bataclan. Elle se réveille tous les matins à sept heures, l’heure à laquelle elle avait fini par s’endormir dans sa chambre d’hôpital. Elle ne se lève pas. À quoi bon ? Sandrine ne travaille plus, n’a pas d’activités. Elle ferme les yeux, les rouvre vers midi. Dix-sept heures les mauvais jours. Elle sort de son lit, se douche. Prend un petit déjeuner, ses antidépresseurs. Elle scrolle sur son téléphone. Elle est angoissée. Elle me raconte que la journée du 13 novembre, elle avait un mauvais pressentiment. Son chat se blottit contre elle. L’angoisse continue de monter. Les heures défilent. Elle regarde une série. Il fait nuit. Elle mange, nourrit son chat, encore. Retourne sur son téléphone. Ne trouve pas le sommeil. Insomnie, encore. Vers trois heures, elle lâche l’écran, les paupières se ferment. Se rouvrent à sept heures. Pour revivre la même journée. En boucle. C’est l’enfer. Sans couleurs, sans émotions. Une nuit sans fin.

🎧 Seul comme toi #7 Sandrine : prisonnière du Bataclan

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Abattre, manger, détruire : Quand notre rapport aux animaux révèlent notre (manque) d'humanité