Au tribunal de Lyon, on ne plaisante pas avec le look, et encore moins avec la police. Un ancien du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale), aujourd’hui dissous, a été condamné mercredi 15 janvier à quatre mois de prison avec sursis pour « outrage », assortis de 105 heures de travaux d’intérêt général et d’un stage de citoyenneté. Il doit aussi verser 250 euros à chacun des quatre policiers partie civile, pour préjudice moral.

L’offense, ici, était vestimentaire : le 4 juillet 2023, l’intéressé avait assisté aux (nombreuses) comparutions immédiates du jour vêtu d’un tee-shirt noir floqué de la virgule « Nike » et de « la police ». Un slogan pas anodin alors que défilaient à la barre des jeunes issus de la banlieue populaire de Lyon, jugés avec sévérité pour avoir participé aux émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué par un policier. Ses collègues présents ce jour-là au tribunal ont reçu le message cinq sur cinq et brutalement interpellé le militant antifasciste au beau milieu de la salle d’audience, évacuée en catastrophe.

Contrairement aux allégations des agents – absents – aucune vidéo n’a témoigné de violences de la part du prévenu. Interrogé sur le sens du fameux slogan, celui-ci a simplement assumé « détester la police ».

Ses avocats, Me Agnès Bouquin et Me Olivier Forray, ont d’ores et déjà annoncé vouloir faire appel de sa condamnation. Ils soulignent que leur client est dans le collimateur de la justice depuis l’affaire dite des « sept antifas de Lyon ». Ce dossier bâclé, plus que bancal, jugé en novembre 2021, s’était soldé par la relaxe de l’ensemble des prévenus alors que certains – dont le militant au tee-shirt – sortaient de six semaines de détention provisoire.

Lyon : Quatre mois avec sursis pour avoir porté un tee-shirt anti-police au tribunal

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