En Macronie, en ce mois de novembre 2023, l'impunité se porte toujours très bien, merci pour elle. Les plus hauts personnages de l'État peuvent tranquillement réinventer la réalité et raconter n'importe quoi, ça passe crème. Et quand des ministères s'affranchissent de leurs obligations légales, tout le monde regarde ailleurs. Le 10 octobre 2023, Yaël Braun-Pivet, présidente macroniste de l'Assemblée nationale, a prononcé devant les députés un discours dénonçant, je cite, "l'attaque terroriste qui avait frappé Israël trois jours plus tôt le 7 octobre". Elle a notamment déclaré "Devant cette barbarie, je veux redire ici qu'Israël est un pays ami, à qui je veux réaffirmer au nom de la représentation nationale notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel". Dix jours plus tard, le 22 octobre, Yaël Braun-Pivet s'est rendue à Tel Aviv, où elle a répété que la France soutenait pleinement Israël et que rien ne devait empêcher ce pays de se défendre. Lorsqu'elle a tenu ses propos, la présidente de l'Assemblée nationale n'ignorait bien sûr pas que l'armée israélienne n'est pas une entité indépendante qui serait libre d'agir de sa propre initiative et qui n'aurait de compte à rendre qu'à elle-même, mais qu'elle est placée sous l'autorité du gouvernement israélien qui décide seul de ses engagements et de leur intensité.
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Morgane Sabouret