« Dans le long entretien qu’il a accordé au Journal du dimanche, le ministre de l’Intérieur tient en effet des propos extrêmement inquiétants. Lorsqu’il est interrogé sur les violences policières dont les images ont fait le tour du monde, il répond par exemple, après avoir déjà menti en soutenant que les gendarmes n’avaient pas utilisé d’armes de guerre à Sainte-Soline, qu’il - je cite - « refuse de céder au terrorisme intellectuel de l’extrême gauche qui consiste à renverser les valeurs » en faisant passer « les casseurs » pour des « agressés », et « les policiers » pour des « agresseurs ». Plus loin, il dénonce – je cite encore – des « fake news » et des « manipulations de l’information ». Et plus loin encore, il déclare très sérieusement que la NUPES - au sein de laquelle se sont réunis les écologistes, La France insoumise, le Parti communiste et le Parti socialiste – est, je cite toujours, « un mouvement qui prend la pente de l’ultragauche des années 1970 », c’est-à-dire d’une ultragauche qui pratiquait éventuellement la lutte armée. Tranquillement, Darmanin passe donc de la gauche à l’extrême gauche, puis de l’extrême gauche à l’ultragauche, puis de l’ultragauche à l’ultragauche pratiquant la lutte armée – pour nous suggérer que tout ça ne forme finalement qu’un seul et même ensemble de quasi-terroristes. Et il faut s’attarder sur ces hallucinantes déclarations, car bien sûr : on pourrait se contenter d’en rire, en imaginant Olivier Faure en train de s’acheter un pistolet automatique pour attaquer la Banque de France. Mais en réalité, les propos du ministre de l’Intérieur ne sont pas du tout rigolos : ils sont au contraire lourds de très graves menaces pour la démocratie » Nouvel épisode de Quelle époque formidable, la chronique politique de Sebastien Fontenelle, à retrouver tous les jeudis sur Blast !
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