Faut-il manger les riches pour sauver la planète ? Ces derniers mois, les débats ont fait rage sur l'interdiction des jets privés, le mode de vie ultra polluants des ultra-riches ou encore la légitimité des milliardaires. Des débats qui ont érigé les grandes fortunes comme les symboles d’une indécence qui ne passe plus face à l’explosion des inégalités et à l’aggravation de l’urgence écologique. Et si tout ceci n’était en fait que l’arbre qui cache la forêt ? Les ultra riches ne sont pas que des symboles ou de gros émetteurs de CO2, ce sont aussi et surtout des acteurs engagés et influents du débat climatique qui ont réussi à imposer leur vision au détriment de politiques plus efficaces et justes socialement. Depuis une vingtaine d’années, conscients des risques que fait peser la menace climatique sur leurs intérêts, les ultra riches se posent en défenseurs de la cause climatique pour préserver leurs profits. C’est ce que démontre Edouard Morena dans son livre “Fin du monde et petits fours”. Dans son enquête, le chercheur en science politique dévoile comment les ultra riches ont structuré des réseaux de fondations philanthropiques, d’ONG et de cabinets de conseil qui ont imposé l’idée que les entreprises et les investisseurs privés étaient les seuls acteurs légitimes de la transition face au chaos climatique. Bref, que le capitalisme vert était la solution. Alors en quoi l’élite climatique est aujourd’hui en train de conditionner notre avenir ? Comment est-elle organisée et quelle vision a-t-elle réussi à imposer pour quelles conséquences ? C’est ce que nous allons voir tout de suite dans ce nouvel entretien Blast avec Edouard Morena.
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