Tandis que la France s’embrasait, notre bon Président a crû utile d’adresser le problème de défiance structurelle avec un maintien de l’ordre “sans tabou”. Cette sortie tout terrain d’un président plus inaudible que jamais nous rappelle à quel point il est crucial de vider le Palais de l’Élysée de ses pouvoirs. La dernière fois, on a aussi vu que démanteler la présidence ne suffirait probablement pas : notre Vème République a été faite dans un autre temps, en pleine décolonisation et guerre froide. L’idée d’avoir un chef puissant n'était peut-être pas aussi délirante qu’aujourd’hui. Mais après soixante cinq ans d’abus, il est sans doute temps de dire stop et d’essayer d’arrêter cette hémorragie démocratique. Alors avant de partir bille en tête en criant dans tous les sens “Sixième République, Hydroliennes !”, il faut se demander 6e République, de quoi ? Et 6e République, comment ? La 6e République, pour l’instant, ce ne sont que des mots : ce pourraient être des choses très différentes en fonction de ce qu’on y met dedans. Parce que pour une nouvelle République, il y a plusieurs options. Et il est important de savoir ce que l’on veut, parce que tout le monde ne veut pas la même chose. Certains veulent plus de démocratie directe, d’autres veulent juste moins d’escrocs, d’autres encore veulent plus de justice sociale, moins d’impôts, ou mieux protéger la planète. Et toutes ces options nous mènent à nous demander, au fond, à quoi sert une Constitution ? +créditer Victor et moi comme auteurs et non "journalistes" et préciser à propos de Victor qu'il est "doctorant en droit public"
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