Trump de la Pampa, populiste, climatosceptique, misogyne, ultra libéral, néo fasciste, anarcho-capitaliste, libertarien… Les mots des commentateurs ne manquent pas pour qualifier le nouveau président argentin Javier Milei, élu le 19 novembre avec 55% des voix. Économiste d’extrême droite, il promet la fin de la décadence et se présente comme anti-système. Il veut couper les dépenses publiques à la tronçonneuse, les aides sociales aussi, remplacer la monnaie nationale par le dollar américain, rendre l’avortement illégal, déréglementer le marché des armes à feux… Si un tel candidat arrive au pouvoir, ce n’est pas un hasard, ou le fruit de la supposée stupidité ou naïveté des Argentins. C’est le résultat d’un contexte économique désespérant, et d’une succession de décisions politiques, qui ont poussé une partie de la population à se détourner de la classe politique traditionnelle. Et ce phénomène semble se décupler à l’infini, entre Trump, Johnson ou Bolsonaro, les démocraties tombent les unes après les autres entre les mains de leaders d’extrême droite excentriques, qui se soutiennent entre eux. Alors que raconte cette élection argentine de la faillite de nos systèmes économiques et politiques ? Pourquoi ces figures anti-systèmes et réactionnaires s'emparent-elles du pouvoir de façon quasi inéluctable ? Cela peut-il se produire en France dans les prochaines années ? Réponses avec Paloma Moritz et Salomé Saqué pour Blast.
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Morgane Sabouret