“Pas de retraite, sans planète”, “le futur sera vert ou ne sera pas”, “travailler moins pour polluer moins”. Voilà le genre de messages que l’on a pu voir dans les manifestations massives contre la réforme des retraites ces dernières semaines. La construction d’une réforme des retraites revient en réalité à proposer une projection dans l’avenir, une vision de la société. Et une chose est claire, la réforme des retraites promise par le gouvernement en propose une vision libérale et productiviste. Elle est symptomatique de son incapacité à considérer l’urgence écologique comme de nouvelles lunettes à adopter pour penser chaque nouvelle loi ou réforme à l’aune des limites de notre planète et de la nécessité de ralentir. Car le monde tel qu’on le connaît est en train de se transformer profondément qu’on le veuille ou non. C’est une certitude, les effets du dérèglement climatique et de l’extinction de la biodiversité bouleversent notre société, nos emplois, notre rapport au temps. Si l’on parle beaucoup dans les médias de la nécessité de travailler plus longtemps, de l’allongement de la durée de vie, il y a un sujet dont on parle moins, ce sont les conditions dans lesquelles nous allons vivre dans les années qui viennent, mais aussi tous les métiers qui vont devoir disparaître ou se transformer pour décarboner notre économie ou encore tous les impacts négatifs que vont avoir cette réforme face au défi écologique. En premier lieu, parce que travailler plus revient à polluer plus. Mais aussi parce que la réforme des retraites pèse sur les catégories les plus précaires qui sont déjà les plus vulnérables face aux effets du dérèglement climatique mais aussi les plus exposées aux pollutions. Plus généralement, à travers la mobilisation contre la réforme des retraites, ce qui se joue, c’est le partage de notre temps, entre vie professionnelle et vie privée, entre travail et temps libre . Alors pourquoi cette réforme est-elle anti-écologique ? Comment changer notre rapport au travail ? Doit-on travailler moins pour polluer moins ? Décryptage
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