Pollution des sols, explosion des cancers, marée noire… Ce sont des ravages écologiques et humains qui ont lieu à des milliers de kilomètres de la France mais qui sont pourtant causés par une grande entreprise française : Total Energies. La multinationale a qui a enregistré un bénéfice record en 2022, est attaquée de toutes parts en justice pour dénoncer ses projets de développement dans les énergies fossiles et ses engagements climatiques considérés comme insuffisants. Le 20 avril, le reporter Quentin Muller a ajouté un élément à la longue liste de plaintes contre le géant pétrolier en dévoilant dans l’Obs les pratiques criminelles de Total au Yémen. Après 20 ans d’exploitation du pétrole dans l’Est du pays, l’enquête témoigne d’une gestion chaotique du site par l’entreprise qui a provoqué de multiples accidents graves : les sols ne sont plus fertiles, les nappes phréatiques sont polluées et les populations malades. Et si Total s’est retiré du Yémen en 2015, les conséquences dévastatrices de son exploitation pétrolière pourraient aujourd’hui se répéter en Ouganda et en Tanzanie. Dans ces deux pays, la multinationale développe son nouveau méga projet pétrolier Tilenga et EACOP. Ce projet est dénoncé par des centaines d’ONGs depuis des années comme une aberration qui rapproche le monde d'une catastrophe climatique mais aussi une bombe sociale. Plus de 100 000 personnes risques d’être expropriées par les constructions et sur sa durée d’exploitation le méga projet pétrolier pourrait émettre 379 millions de tonnes de C02, le tout sans compter les risques de fuites et de marées noires. Alors quels ont été les impacts de l’exploitation pétrolière de Total Energies au Yémen ? En quoi ces risques sont-ils encore présents aujourd'hui dans d’autres pays ? Comment les populations locales et la société civile internationale peuvent-elles se mobiliser pour obtenir réparation et empêcher les ravages ? Pour répondre à toutes ces questions, Paloma Moritz reçoit Quentin Müller et Thomas Bart.
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