Affaire des viols de Mazan : « La question de la soumission chimique est taboue en France »

Un procès historique: plus de 50 hommes accusés d'avoir violé la même femme, Gisèle Pelicot, droguée à son insu par son mari Dominique pendant des années. L'affaire du viol de Mazan met en lumière un problème systémique, celui des violences faites aux femmes, mais touche au point le plus sensible, le tabou. L'histoire de Gisèle met la société face à un fait réel : 80% des violences sexuelles sont le fait d'un proche, d'un conjoint, d'un parent, d'un membre de la famille. Cette violence passe trop souvent par un processus resté trop longtemps dans l'ombre, celui de la soumission chimique. L'affaire du viol de Mazan permet à Gisèle (et à sa fille Caroline Darian, qui a décidé de s'exprimer sur le sujet) d'attirer l'attention sur la pratique de la soumission chimique et de la prévenir. En effet, comme le raconte sa fille, les médecins ne semblent pas formés pour reconnaître les symptômes d'un usage intensif de drogues et de médicaments sur les victimes de violences : Gisèle Pelicot a consulté des médecins généralistes, des gynécologues et des neurologues ces dernières années et personne n'a été capable de reconnaître les symptômes de ses violences. Avec Arnaud Gallais, co-fondateur de MendorsPas, une association (cofondée avec Caroline Darian) qui vise à lutter contre la soumission chimique, nous analysons ce phénomène et nous nous penchons sur l'affaire française de viol la plus marquante de ces dernières années.

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Morgane Sabouret / Margaux Simon