Bolloré, Arnault, etc : La guerre de l'info s'aggrave, Blast en 1ère ligne

Chaque soutien à Blast est une force pour pour continuer à participer à cette guerre de l’information. Car, même si on n’est pas belliqueux, face à la désinformation orchestrée par les médias d’extrême droite et à leur infusion dans le paysage, c’est vraiment de guerre qu’il s’agit. On l’a vu avec l’élection de Trump. Twitter, les réseaux sociaux, les youtubeurs fachos, Fox news : tout un réseau de petits et de grands soldats de la désinformation se sont mis au service du président orange. Comme beaucoup de grand média ont joué la carte faisandée de la fausse neutralité, la situation est devenue catastrophique. La première des raisons est la défaite cuisante du journalisme. Dans tous les États où Trump a gagné, ses électeurs n’ont pas eu accès à une information libre et indépendante. L’extrême droite dispose de ressources financières considérables, et elle véhicule une information orientée. Elle assomme nos cerveaux fatigués de propagande réactionnaire, inégalitaire, distillant un venin raciste. Quand j’ai vu cette semaine que Bolloré, Arnault et neuf autres milliardaires ou millionnaires rachetaient l’ESJ, la plus vieille école de journalisme de Paris avec une publicité vantant une formation de référence, une modernisation ambitieuse, l’excellence de son enseignement… j’ai cru à un gag, à une pure fake new. Et bien non, ces gens-là poussés par les médias de leurs maitres, du JDD de Bolloré au Figaro de Dassault, des Échos de Bernard Arnault à BFM de Saadé veulent inventer « l’avenir du journalisme ». C’est super flippant. Ils ont l’argent, les profs, j’imagine déjà Pascal Praud en rombière d’honneur et Philipe De Villiers en conférencier ultime. Ils ont le programme – pas d’autres alternatives que le libéralisme et la lutte contre l’immigration. Ils ont leurs candidats, disons de Le Pen à Attal. Pourquoi rachètent-ils cette école ? Posons-nous sérieusement la question. Pour nous envoyer un message. Ne plus s’emmerder avec des empêcheurs de penser en rond. Ils fabriquent leurs petits soldats de la bavasse et du papier aimablement torché. C’est du circuit court. On laisse pousser. On forme. On récolte. On envoie sur les écrans. Et ça remplit nos temps de cerveau disponible. Et bien à Blast, on n’en veut pas de ces journalistes déformés. On pose la règle que jamais on n’en embauchera. On préfère et de loin ceux qui viennent d’ailleurs. Ceux qui empêchent de penser en rond. Nous ne sommes pas des militants. Nous sommes des journalistes avec pour seule ambition de mettre un peu de mesure et de rationalité dans un univers saturé de boniments, de racolage, de haines recuites et de passions identitaires.

Crédits photo/illustration en haut de page :
Morgane Sabouret / Margaux Simon