Le gouvernement vient d’annoncer un plan d’économie de 10 milliards d’euros sur les dépenses de l'État pour 2024. Le ministre de l’économie a été très clair : “il va falloir se serrer la ceinture”. Sur l’investissement dans la transition écologique, sur l’aide à l’accès au logement, la recherche, l’enseignement supérieur et le budget de la police nationale, ou encore les remboursements pour les personnes atteintes d’affections longues durée. Et tout ça se fait au nom du pragmatisme. Cette énième annonce s’inscrit pourtant dans le courant économique que suit le gouvernement depuis des années : c’est un choix politique, et non une fatalité. En faisant régulièrement intervenir des arguments d’autorité impliquant qu’il n’y aurait pas d’autre alternative (comme cela a été le cas lors de la réforme des retraites), le gouvernement promeut une vision de l’économie comme une science dure, inflexible : un domaine réservé aux experts, que la majorité des gens ne pourrait pas comprendre. Pourtant, l’économie, c’est précisément une succession de choix, et parce que les décisions politiques régissent quasiment tous les aspects de notre vie quotidienne, il est indispensable de comprendre les tenants et les aboutissants de cette discipline. C’est le projet de Gilles Mitteau, ancien trader à Wall Street devenu vulgarisateur économique, qui entend nous permettre de comprendre le système économique et appréhender les enjeux actuels comme l’emprise de la finance (qu’il a connue de l’intérieur), la crise écologique, ou encore la dépendance énergétique – afin d’interroger les règles que l’on nous a présentées en lois immuables. Salomé Saqué l’interroge à propos de son ouvrage : “Tout sur l’économie, ou presque”, aux éditions Payot.
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Morgane Sabouret