L'écologie a-t-elle perdu la bataille politique ?

Est-on en train de vivre un grand retour en arrière sur ces questions alors que beaucoup ont le sentiment que l’écologie ne mobilise plus ? Depuis plus d’un an, on parle d’un backlash ou d’un retour de bâton sur l’écologie. L’hypothèse est la suivante : une partie des citoyens se serait crispée sur les sujets écologiques parce que ce serait allé trop loin. Des partis politiques se sont donc appuyés sur cette supposition pour faire marche arrière sur leurs ambitions environnementales. Et cette marche arrière est bien réelle. Le pacte vert européen est de plus en plus attaqué par la droite et l’extrême droite, le gouvernement Barnier promet plusieurs reculs sur les sujets environnementaux. Des émissions ou chaînes de média sur l’écologie ont été supprimées, d’autres menacées. Et la couverture médiatique des enjeux environnementaux a baissé de 30% en un an… Tandis que les propos climatosceptiques se multiplient sur CNews. En clair, l’écologie ne semble plus du tout être un sujet de préoccupation. Mais est-ce que ce n’est pas un peu plus compliqué que ça ? Le terme Backlash a été pensé par la journaliste et militante féministe, Susan Faludi, au début des années 1990. Le concept désignait alors le retour de bâton orchestré par les forces conservatrices pour décrédibiliser le féminisme et contrer les avancées des droits des femmes. Aujourd’hui, ce concept est utilisé pour parler des questions écologiques. Seulement ce qu’ont montré les recherches, c’est que ce backlash est surtout politique et non citoyen. En Europe et en France, une majorité des citoyens sont toujours inquiets de la situation climatique et en faveur d’une politique plus ambitieuse à condition qu’elle ne mette pas en danger leur sécurité économique. Mais l’écologie a été instrumentalisée par une partie de la droite, l’extrême droite, les libéraux et conservateurs pour en faire un sujet de tension, une question identitaire même parfois. Alors comment faire face à cette instrumentalisation et ce retour de bâton ? Comment changer de discours pour rendre la transition écologique plus acceptable et désirable ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec le chercheur Theodore Tallent.

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Morgane Sabouret / Margaux Simon