Dimanche soir, les forces de gauche ont fait 26% et ont récolté 195 sièges à l’Assemblée. Contre tous les pronostics, la gauche est arrivée en tête, et assez largement. En seconde position arrivent les macronistes avec quelques 24% des voix et 174 sièges. Enfin seulement vient le perdant de ces élections : le Rassemblement national qui n’a récolté que 143 sièges. Cependant ne nous leurrons pas, cette déroute du RN n’est pas un miracle. Elle est due à la force du front républicain et à l’effet de loupe du scrutin majoritaire à deux tours. Comme Marine Le Pen l’a très justement souligné, le RN a fait un gros score national, près de 37%, mais qui n’a pas pu se transformer en députés parce qu’ils sont souvent arrivés seconds aux alentours de 40% des voix. Ce second tour a peut-être masqué l’avancée des idées d’extrême droite dans notre pays : le RN a été le premier parti de France avec 8,7 millions de voix sans compter celle des LR ralliés, ce qui nous fait arriver à plus de 10 millions. Par comparaison, le NFP n’a obtenu que 7 millions de voix, malgré le barrage. Ce cycle électoral a surtout mis à nu l’état de notre société : divisée et empreinte de racisme. La direction générale du pays pays semble plus incertaine que jamais. Aucune des forces en présence n’a le nombre requis de députés pour gouverner seule, mais aucune ne semble prête à passer un véritable accord de coalition, plongeant les Français dans l’incertitude. Ces élections sont la preuve de l’échec à long terme de la stratégie politique d'Emmanuel Macron. Cette dernière n’a mené qu’à la radicalisation des forces d’extrême droite et a ouvert une profonde plaie dans notre société. Une bataille culturelle de grande ampleur nous attend. La victoire des forces de gauche pose la question de savoir comment la mener : quel gouvernement, pour quelle politique ? Réponse dans cette nouvelle émission pour Blast avec Camille Chastrusse, Victor Ulysse Sultra et Salomé Saqué.
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Morgane Sabouret