« Il reste encore quelques vagues lueurs d’espoir dans cet abattoir barbare connu autrefois sous le nom d’humanité. Il était une de ces lueurs » dit un personnage du « Grand Budapest Hotel », le film de Wes Anderson. Ici, dans ce grand cloaque médiatique qui nous pompe les neurones chaque jour, les médias indépendants sont comme un refuge et un dernier espace de liberté, écrit Denis Robert qui signe ici un édito coup de poing. Il remonte le fil de notre histoire politique jusqu’aux accords de Munich et septembre 1938 pour trouver l’inspiration chez Winston Churchill. Et il achève son propos avec Noam Chomsky qui a si bien su analyser l’importance des médias dans l’aliénation des foules et la main-mise des multinationales. Entre temps, il adresse un ultime message à notre président dissolvant : « Monsieur Macron, cela fait maintenant sept ans que je vous subis, que je vous écoute, que je cherche à vous trouver des excuses, vous êtes resté ici trop longtemps pour le bien que vous avez pu faire et pour les malheurs que vous nous avez amené. Je sais que vous ne voulez pas démissionner mais partez, je vous en prie, qu’on en finisse avec vous. ». Cette adresse au chef de l’État a été lui a été inspiré par l’Histoire anglaise. Quand Neville Chamberlain s’est adressé piteusement aux députés anglais après que l’Allemagne ait agressé la Pologne en mai 1940, un député conservateur, Leopold Amery, journaliste et alpiniste, avait pointé du doigt son premier ministre en le suppliant de partir. La citation exacte fut " Vous êtes resté ici trop longtemps pour le bien que vous avez pu faire. Partez, vous dis-je, et qu'on en finisse avec vous. Pour l'amour de Dieu, partez ! ". Lui-même reprenait une citation d’Oliver Cromwel, le fondateur du premier gouvernement anglais trois cent ans plus tôt. En politique, tout est souvent une question d’héritage, de plagiat, de filiation et de trahison…
Crédits photo/illustration en haut de page :
Diane Lataste