Andy Kaufman, l’homme dont on va parler aujourd’hui dans La Fin du Film, n’est pas un humoriste. C’en est même l’exact contraire. N’importe qui est un humoriste à côté de lui. N’importe qui est plus humoriste que lui. Pire : Andy Kaufman s’est entêté à montrer que l’humour, non seulement pouvait ne pas faire rire, mais qu’il pouvait même être l’ennemi du rire, qu’il pouvait entraver le rire, qu’il pouvait boucher les canaux par où le rire pouvait passer. Pire, ou mieux : Andy Kaufman est un homme qui a utilisé l’absence d’humour comme ressort comique. Et comme stratagème pour provoquer une illumination, une épiphanie, une révélation. Andy Kaufman a été le sujet d’un biopic réalisé par Milos Forman en 1999 : Man on the Moon. Le biopic est un genre généralement mauvais, et parfois même exécrable. On ne compte plus les biopic qui ne servent strictement à rien et semblent n’avoir été réalisées que pour capitaliser sur l’intérêt que le public porte à une célébrité : Coluche, Gainsbourg, etc. Ce n’est pas le cas de Man on the Moon. Man on the Moon est un des rares biopics qui soient recommandables. Et même nécessaires. Parce que son sujet est une énigme, et que celle-ci frappe à la porte de notre Temps pour y faire revenir la lumière.
Crédits photo/illustration en haut de page :
Diane Lataste