Quinze ans après la grève générale contre la pwofitasyon qui avait mis à l’arrêt l’économique en Martinique pendant 44 jours, un nouveau vent de révolte souffle sur les Antilles depuis le 1er septembre. La raison : le coût de la vie inabordable, en moyenne de 19 % à 38 % plus élevé que dans l’Hexagone selon l’Autorité de la concurrence. Un collectif est à l’origine de cette flambée de colère, le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens, communément appelé RPPRAC. Ils revendiquent un alignement des prix sur ceux de l’Hexagone. « Comment expliquer que les consommateurs paient 11 euros pour un pack d’eau ? » se demande Rodrigue Petitot, l’une des têtes de file du RPPRAC, qui mobilise sur les réseaux sociaux. À l’origine de cette situation : une économie de comptoir héritée du Pacte colonial crée du temps de l’esclavage. À ce jour, quatre groupes familiaux détiennent 80% du marché de la distribution, dont 3 d’entre eux sont des békés, descendant des colons. Bien que l’État ait consenti à des efforts en baissant la TVA sur certaines gammes de produits et supprimant la taxe spécifique à ces territoires, l’octroi de mer en partie responsables des prix. De son côté, les patrons des grands groupes n’ont souscrit qu’à une baisse de 20 % sur seulement quelques produits, prétextant une prétendue étroitesse du marché ainsi qu’une concurrence féroce. Aujourd’hui, les représentants du RPPRAC, en déplacement à Paris pour tenter de négocier avec le gouvernement reste timide lorsqu’on leur demande l’évolution politique de leur mouvement, tout affirmant le besoin d’une autonomie de l’île. Retour, dans ce focus, sur cette mobilisation avec les représentants du RPPRAC.
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Morgane Sabouret / Margaux Simon