C’est une affaire de probité publique qui se meurt dans les soupentes du tribunal judiciaire d’Agen. Un dossier comme il en existe des dizaines et que la poussière du temps ensevelit. Un scandale qui prend racine dans la chute d’une industrie et la légèreté des élus locaux à gérer ou profiter de la crise.

La petite histoire se tient dans le village de Miramont-de-Guyenne (Lot-et-Garonne), capitale française de la chaussure pendant plus d’un siècle, mal reconverti dans les cartes à puces. En 2016, Narboni, un géant du secteur, ferme son usine de 8000 m2 dont 4000 m2 de bâtiment rénové, d’une valeur estimée à 350 000 euros. Devant le peu d’offres, la compagnie fait savoir à la collectivité locale qu’elle est même prête à lui céder pour 1 euro symbolique en 2017. Etonnamment, Sylvie Vergné, une adjointe au maire et vice présidente de la communauté d’agglomération, en charge de l’économie, répond alors que son…fils est intéressé par la reprise. Une bonne affaire, le rejeton acquiert le terrain pour moins d’un quart de sa valeur. Le joli deal hérisse pourtant quelques contribuables locaux qui soupçonnent là un trafic d’influence, voire une prise illégale d’intérêts.

Réunis au sein du collectif Intérêts Publics du Nord-Ouest 47, Roger Péron, ex conseiller municipal et premier adjoint, l’ancien maire Alain Jordana et un troisième citoyen portent plainte auprès du parquet en 2018. Puis devant le classement sans suite en 2019, s'en vont se constituer partie civile auprès du doyen des juges d’instruction en 2020. Quatre ans plus tard, le dossier attend toujours une issue.

Agen : La lutte pour la probité attendra

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