S’il est un territoire spécifique, c’est bien celui de la Corse où se superposent désormais deux questions identitaires : celle (nationale) portée par le RN et celle régionaliste, liée à l’histoire de l’île et son rapport à la France. En Corse, beaucoup ont vu dans les récentes législatives une poussée de l’extrême droite, comme ailleurs. C’est un peu rapide quand on analyse les derniers scrutins, même si le temps où Le Pen père ne pouvait poser le pied sur l’île est révolu. Face à ces deux questions identitaires (française et corse), les observateurs pointent une fracture territoriale, entre l’intérieur montagneux et rural, peuplé de Corses d’origine plus favorables aux régionalistes, et le littoral urbanisé, où une population venue du continent, perméable aux idées du RN, s’est installée. Cet éclairage mérite une analyse sérieuse au-delà de ces faux semblant. Le rapport de la population aux maires et la dépendance de ceux-ci aux subventions sont des éléments d’explication bien plus pertinents.
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