Du 26 juillet au 11 août 2024, Paris va concentrer le monopole total de l’attention mondiale. Pour le meilleur et pour le pire. En particulier, s’il on prend en compte le contexte social tendu et les grenades dégoupillées par Emmanuel Macron. Et les Jeux olympiques tombent à pic pour offrir un reflet équivoque d’un pays en désordre total. Un éclairage à la fois esthétique et contemplatif, idéalisé et imaginaire pour oublier la vie telle qu’elle est, du moins le temps des compétitions sportives. Parmi ces effets décoratifs, il y a Olympics qui n’apparait pas à proprement parler comme une contribution essentielle à la création artistique. Ce n’est d’ailleurs pas ce qu’on lui demande même si c’est ce qu’il semble prétendre. Ce Clip s’impose en « mettant le paquet », emballé dans un papier clinquant et inquiétant. Son titre comme sa facture et les valeurs véhiculées laissent assez perplexes au regard de l’histoire. Toutes proportions gardées, les ruines antiques, les colonnes imposantes, les escaliers monumentaux, les sportifs en tenue blanche, l’emphase ambiante rapprochent d’un esthétisme expressionniste voire de séquences mal digérées d’Olympia, le film réalisé par Leni Riefenstahl, la réalisatrice phare du troisième Reich fascinée par Hitler. C’était à l’occasion des JO de Berlin en 1936, année où fut inauguré le rituel du relais de la flamme comme le rappelle les historiens Pascal Blanchard et Nicolas Bancel du groupe de recherche ACHAC. Il pourrait aussi évoquer d’autres formes visuelles anecdotiques et pompeuses comme les tableaux, Les Jeux olympiques de Jean-Pierre Saint-Ours daté de 1790 ou Phryné devant l’aéropage de Jean-Léon Gérôme de 1861. Ni l’un ni l’autre ne comptent parmi les chefs d’œuvre de la peinture. Mais au moins, sont-ils statiques et silencieux. A l’inverse, Olympics est autant tonitruant et virevoltant que vain. Une apologie de l’instant, du vide dénué d’émotion. Une production éthérée qui ne s’inscrira pas dans la mémoire collective. Du moins, peut-on l’espérer.

Olympics ou la javéllisation des JO de Paris 2024

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JO 2024 : Une aberration sociale, écologique et démocratique

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