Panique au ministère des Transports ! Le tribunal administratif de Toulouse vient d'annuler, ce jeudi 27 février, l’arrêté préfectoral autorisant le chantier controversé de l’autoroute A69, prévue entre Toulouse et Castres. Les travaux s'en trouvent de facto et immédiatement à l'arrêt - ce qui met ses promoteurs décidément en émoi.

« Cette décision est incompréhensible », s'est indigné le député macroniste du Tarn Jean Terlier dans un communiqué. Le patron des laboratoires Pierre-Fabre, Pierre-Yves Revol, un des plus fervents défenseurs du projet (et un des plus importants acteurs économiques de la zone), menace lui de quitter la région. « Si l'enclavement de Castres devait devenir définitif, notre politique future d'investissements serait amenée à évoluer pour privilégier des territoires d'accès plus rapide et mieux sécurisé et mieux profilés pour nous permettre d'attirer et de fidéliser nos talents », déclare l'homme d'affaires dans une lettre transmise à la presse. Jean-François Rezeau, président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Occitanie, s’exaspère : cette annulation ne manquera pas de « fragiliser l'emploi local ». Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca (concessionnaire autoroutier en charge du chantier) renchérit : « Ce projet d’utilité publique s’inscrit dans nos missions et est une fierté pour toutes les parties prenantes qui contribuent à ce chantier au service de la sécurité, de l’emploi et de l’avenir du sud du Tarn. »

Mais tout ce petit monde peut être rassuré. Le ministre des Transports Philippe Tabarot, évoquant une situation « ubuesque », a tout de suite annoncé que l'État ferait appel de la suspension du chantier. En attendant, les opposants se réjouissent. Et imaginent d'autres futurs pour leur territoire : un projet alternatif baptisé "Une autre voie" prévoit notamment une piste cyclable et une ligne ferroviaire améliorée.

Autoroute A69 : la justice annule l'arrêté préfectoral autorisant le chantier

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