Dimanche soir, vers 23h, le meurtrier présumé d’Aboubakar Cissé, jeune musulman de 23 ans assassiné de plusieurs dizaines de coups de couteaux dans la mosquée de La Grande-Combe, s’est rendu à la police italienne. Dans l’après-midi, de multiples rassemblements avaient été organisés dans toute la France contre l’islamophobie et en soutien aux proches de la victime.

La réaction des autorités, et en premier lieu du ministre de l’intérieur et des cultes, Bruno Retailleau, a été plus que tardive : près de deux jours. Et ce sans aucune présence sur les lieux du crime, comme cela est pourtant de coutume dans ce genre de situation. Le ministre a décidé de partir à la rencontre de la communauté musulmane ce dimanche, mais dans une autre ville du Gard, à Alès. En prime, les autorités se sont adonnées à une drôle de tentative : poser un doute sur le motif islamophobe de l’acte, sous prétexte d’une autre hypothèse, celle du « tueur en série ».

C’est cette étrange opposition que Le Monde restitue ce matin. Le meurtrier a prononcé « Ton Allah de merde, ton Allah de merde. » au moment de son acte, et a aussi indiqué sur les réseaux sociaux vouloir « devenir un tueur en séries ». Alors ? Islamophobe ou tueur en série ? Les réticences du ministre de l’intérieur à reconnaître clairement l’islamophobie du crime joue sur une opposition lexicale en trompe l’œil : en quoi « islamophobie » et « tueur en série » sont-ils deux motifs incompatibles ?

« Islamophobie » ou « tueur en série » : une opposition en trompe l'oeil

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