Le 10 mars dernier, le lycée musulman Al-Kindi, en banlieue de Lyon, demandait devant le tribunal administratif de Lyon la suspension de la décision de résiliation du contrat le liant à l’État, rompu le 10 janvier dernier par la préfecture du Rhône. Dans sa décision, publiée le 12 mars, le tribunal a rejeté la cette requête.

Pour rappel, les contrats liant le lycée, le collège et la primaire d’Al-Kindi à l’État depuis 2012 ont été résiliés suite à un rapport d’inspection accablant. La préfète en a conclu que le « positionnement pédagogique » de l’établissement était « problématique » et a accusé l’établissement de « proximité avec la pensée des frères musulmans ». La communauté éducative et les parents d’élèves, eux, dénoncent « une ségrégation éducative d’État », rappelant que l’établissement affiche chaque année 100% de réussite au brevet et au baccalauréat, et accueille une forte proportion d’élèves boursiers.

Lors de l’audience du 10 mars, le tribunal administratif est revenu sur certaines irrégularités financières de l’établissement, notamment l’absence de transmission de ses comptes à la Direction générale des Finances publiques et un manque de séparation comptable entre la partie sous contrat et celle hors contrat. Les débats se sont rapidement focalisés sur les « manquements aux valeurs de la République » de l’établissement pointés par la préfecture. Si les juges ont estimé que certaines de ces accusations n’étaient pas fondées, ils ont confirmé la résiliation du contrat du lycée d’Al-Kindi, « compte tenu du nombre et de la nature des manquements, ainsi que de la gravité de certains d’entre eux ».

Les contrats du primaire et du collège, résiliés eux aussi le 10 janvier par la préfecture du Rhône, doivent faire l’objet de nouveaux référés.

Lyon : la justice lâche à son tour le dernier lycée musulman sous contrat de France

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