La pollution liée à l’industrie de la mode a explosé ces dernières années. En cause, la surproduction mais aussi la surconsommation. Entre 2000 et 2014, la production mondiale de vêtements a été multipliée par deux. En à peine quelques années, la mode et surtout la fast fashion a imposé son rythme effréné et une vision : si vous achetez un nouvel habit, cela vous rendra plus heureux, plus beau, plus stylé. Résultat : on achète aujourd’hui deux fois plus de vêtements qu’il y a 40 ans. Chaque année, les Français achètent 2,8 milliards de vêtements. Et ces vêtements proviennent bien souvent de la « fast-fashion », des marques qui produisent pour pas cher, à l’autre bout du monde, au détriment des droits humains, et ce, de manière intensive. Et si ces vêtements que l’on achète sont de moins en moins chers, puisque certains t-shirts coûtent aujourd’hui 3 euros, ils ont en réalité un immense prix caché. Un prix, que l’on nous demande surtout de ne pas regarder. Seulement, ça commence à se voir. Non seulement, l’industrie textile est responsable de 2 à 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde (soit l’équivalent du secteur aérien) mais elle consomme aussi énormément d’eau. La mode pollue l’océan avec ses produits chimiques et ses micro plastiques puisqu'une grande majorité des vêtements sont jetés et terminent en partie sur les plages de pays comme le Ghana. Bref, vous l’aurez compris, si l’on veut garder une planète habitable, ça ne peut plus durer. La mode comme les autres secteurs doit réduire ses émissions et son impact sur la biodiversité. Alors comment transformer en profondeur le secteur de la mode ? Quelles sont les alternatives possibles ? Et comment opérer cette révolution ? Réponses dans cet entretien avec Julia Faure, spécialiste du sujet et membre du collectif En mode Climat.
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