Le 28 juin 2022, Abdoullah Zouhair sortait de l’anonymat. Dans une vidéo pour Blast, ce haut fonctionnaire international et expert du droit du travail au Qatar racontait comment l’Organisation Internationale du Travail avait accompagné l’émirat dans la suppression du kafala, système assimilé à de l'esclavage, et dans la mise en place d’un salaire minimum. Ces réformes, illusoires, n’étaient en réalité que des effets d’annonce qui ne faisaient en rien progresser les conditions sociales des travailleurs migrants. Le lendemain, nous organisions avec lui une conférence de presse en plein centre des institutions des Nations unies, à Genève. Abdoullah Zouhair y a, une heure durant, raconté en détails, documents à l’appui, la manière dont l’OIT et son secrétariat, le BIT, ont accumulé les irrégularités, pour au final applaudir et féliciter le Qatar dans ses fausses avancées sociales. Les responsables des institutions des Nations Unies, la communauté internationale et la presse étaient invités à entendre les éléments de ce témoin privilégié, et à répondre à ses accusations. Malgré l’importance et l’extrême gravité des faits mis en lumière par le lanceur d’alerte, seuls quelques journalistes et militants politiques étaient présents. Aucun membre des institutions et de la communauté internationale n’a fait le déplacement, alors que leurs bureaux ne sont qu’à quelques mètres de là.
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Blast, le souffle de l’info