Au mois de mai dernier, la Première ministre Elisabeth Borne avait déclaré que le Rassemblement national, était "un parti héritier de Pétain". Cela lui avait valu d'être sèchement rappelée à l'ordre par Emmanuel Macron, qui lui avait expliqué que pour combattre l'extrême droite, ces postures morales étaient inefficaces, que ce combat ne passait plus par des arguments moraux et qu'il fallait plutôt, "décrédibiliser le RN par le fond et les incohérences, en l'attaquant par le concret et par le réel". Au-delà de son caractère éminemment burlesque, cet échange, complaisamment rapporté par la presse et les médias mainstream, avait pu donner l'impression que le chef de l'État et sa Première ministre partageaient malgré tout un souci commun, celui précisément de combattre l'extrême droite, conformément à ce que Macron avait promis en 2022, après sa réélection, aux millions d'électeurs et d'électrices de gauche qui avaient voté pour lui pour empêcher la victoire de Marine Le Pen.
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Morgane Sabouret