Alors que la guerre s’enlise, Paris réaffirme son soutien au peuple d’Ukraine et à son président. Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu s’est déplacé fin septembre à Kiev avec les industriels de l’armement pour y signer des contrats et conforter l’armée qui s’oppose à « l’opération spéciale » de Moscou. Emmanuel Macron, lui-même, a encore réaffirmé ces engagements à son homologue Volodymyr Zelensky le 5 octobre, lors du sommet européen de Grenade. Dans ce contexte, les révélations de notre série/enquête exclusive jettent une bombe : grâce à des fuites de documents officiels de la douane russe, Blast révèle que des matériels et des composants de grands groupes français, dont des majors des secteurs de la haute technologie ou de l’armement, continuent de passer la frontière russe et donc d’entrer en Russie en 2023. Indispensables à l’armée de Poutine, ces produits made in France se retrouvent ensuite sur le champ de bataille en Ukraine, intégrés aux armements utilisés contre les forces de résistance. Cette enquête et ces révélations choc mettent à mal le discours officiel et de ces sociétés et des autorités françaises qui affirment de concert respecter scrupuleusement l’embargo décrété par la communauté internationale.
Crédits photo/illustration en haut de page :
Morgane Sabouret