En France, aux Etats-Unis et en Belgique, l'affaire de l'usine syrienne Lafarge de Jalabiya mobilise les juges et les enquêteurs depuis 2017. Si le groupe a été reconnu coupable en 2022 aux Etats-Unis pour « financement du terrorisme » (de Daesh et d'autres factions djihadistes), à Paris et Bruxelles les procédures se poursuivent. L'affaire, mondiale, intéresse aussi la Suisse, le cimentier français ayant été racheté par le groupe suisse Holcim. Ce scandale a permis aux djihadistes de financer les opérations sanglantes et meurtrières qui ont fait trembler l'Europe, notamment les terribles attentats de Paris et de Bruxelles. Jusqu'à présent, les enquêtes se sont concentrées sur la filiale syrienne et quelques rares dirigeants de la maison-mère. Ils sont les coupé-circuits, qu'il a fallu lâcher pour éteindre le scandale et empêcher de remonter plus haut. Car le cimentier a une obsession, depuis qu'il a éclaté : protéger les principaux dirigeants et les grands actionnaires, au rang desquels on retrouve l'aristocratie des affaires. Lafarge et ses avocats y sont parvenus au prix d'une stratégie savamment contrôlée et maîtrisée. C'est ce que dévoile l'enquête de Blast et nos documents exclusifs. Ils montrent comment les principaux décideurs ont au final été épargnés. Ce sont les fantômes de l’affaire Lafarge.
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Diane Lataste