Le 6 février 1934, les ligues d’extrême-droites françaises organisent une manifestation à Paris. Le rassemblement dégénère place de la Concorde, juste à côté de l’Assemblée nationale. On frôle le putsch fasciste. En réaction à ce traumatisme, le peuple français se soulève. De gigantesques manifestations, dès le 12 février 1934, sont organisées par les organisations de gauche. La SFIO et le Parti communiste, fermement opposés les années auparavant, scellent une union. La victoire électorale du Front populaire, en 1936, s’inscrit dans cette révolte anti-fasciste, qui mobilise de nombreux secteurs de la population française. C’est en référence à cette période charnière de l’histoire que la nouvelle coalition de gauche, signée pour faire rempart à l’accession du Rassemblement national aux responsabilités, s’est constituée. Une référence loin d’être incohérente : comme nous l’explique le sociologue Ugo Palheta, des similarités transparaissent (crise politique, marasme économique, montée de la xénophobie etc). L’histoire nous apprend que, face à la montée du fascisme, une victoire est possible. Mais nous oblige, aussi, à la vigilance : sans dynamique de lutte profonde, dans la rue ou au travail, nos espoirs pourraient vite s’effondrer.
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Diane Lataste