On ne sait, encore aujourd’hui, combien ils furent. Il y avait ceux qui s’engagèrent en tant que tels, ceux qui soutinrent par des actions ponctuelles (réception des courriers, accueil des évadés…). Après-guerre, certains ne parlèrent jamais. Une prime indignation, un soldat allemand qui battait un passant dans la rue, l’arrestation d’un proche, le souhait de ne pas mourir sous l’égide de l’occupant, en somme, une quelconque scorie de l’Histoire avait pu brasser la conscience et conduire à “quelque chose”. La résistance pouvait se résumer à déposer papillons et journaux dans les couvents du métro, sous les tasses des cafés, sur les étals du marché, à l’impression d’un journal à la ronéo, à la rédaction d’un article, à arracher une affiche, à passer un message ou à se taire. Julien Blanc décrit cette genèse comme “une continuelle invention”. Ils inventèrent, sans moyens, tenus à bricoler, rafistoler, musarder, tenus de compenser la pauvreté des moyens par le refus toujours recommencé de l’évidence. Robert Desnos, résistant également, de le dire en un vers :

Yvonne, Agnès, Germaine ; Oddon, Humbert, Tillion : Musée de l’Homme

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Faites entrer le régicide #9

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