Déjà profond, le fossé qui sépare LFI du 1er magistrat de Marseille s’est encore creusé lors des négociations pour la création du Nouveau Front Populaire (le NFP) puis pendant la campagne des législatives anticipées - même si les deux forces défendaient la même bannière sur l’affiche -, et encore un peu plus après le scrutin, comme l’a dévoilé Blast. Les équipes du Printemps marseillais ont par exemple ouvertement milité pour le sortant Hendrik Davy, candidat LFI « frondeur » réélu dans le centre-ville. « Payan joue les divers gauche à Marseille et le Parti socialiste à Paris, fulmine encore l’un des négociateurs. Il avait promis de ne pas faire campagne pour les dissidents et il n’a évidemment pas respecté sa parole. »

Au cours de cette campagne législative, il était évident que deux forces la menaient chacune dans son coin dans les circonscriptions de la ville. D’une certaine façon, Delogu et les siens ne font qu’acter une réalité que le paravent NFP avait bien du mal à masquer.

Cette bataille de Marseille des deux gauches qui se profile, cette fois face à face, porte-t-elle la promesse d’une défaite – et celle par effet miroir d’un retour d’une droite revancharde (qui ne fait qu’un avec la macronie) ? Au sein du mouvement de l’ex-député de Marseille Jean-Luc Mélenchon, on réfute vigoureusement l’idée. « En 2020, les écologistes avaient une liste au 1er tour, et il n’est pas dit qu’ils ne nous rejoignent pas ! L’objectif, avec notre liste qui inclura la société civile, c’est d’être en tête pour dicter la ligne. »

Dicter la ligne, on sait ce que ça implique désormais pour le reste de la gauche, à la lumière des derniers mois. Message transmis par conséquent à monsieur le maire. Un Benoît Payan qui rêvait d’un Printemps marseillais pour la France, et sans doute pour lui-même, et qui se retrouve désormais à devoir gérer un Nouveau Front Populaire pour Marseille, dans la position d’un assiégé. Certainement la pire.

Marseille, deux gauches face à face : LFI à l’assaut de la mairie pour 2026

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