Deux poids, deux mesures au tribunal judiciaire de Lyon. Mercredi 27 novembre, un militant antifasciste de 37 ans sera jugé pour avoir porté un tee-shirt floqué du logo « Nike » suivi de « la police » dans l’enceinte du palais de justice.

Ce fashion faux-pas remonte au 4 juillet 2023. Ce jour-là, une vingtaine de jeunes hommes issus de la banlieue populaire de Lyon étaient jugés en comparution immédiate pour avoir participé aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel. Des délits souvent mineurs, punis par des peines de prison ferme.

L’homme au tee-shirt, dans le public, a été brutalement interpellé au beau milieu de la plaidoirie d’un avocat, provoquant l’évacuation des deux salles d’audience. Il passera la nuit en garde à vue. L’histoire était arrivée jusqu’aux oreilles du garde des Sceaux de l’époque, Éric Dupond-Moretti, qui avait réagi en séance à l’Assemblée, accusant l’extrême gauche d’avoir « bordélisé » l’audience.

Le militant antifasciste n’était pourtant pas le seul à arborer une tenue originale dans ce tribunal. Comme relevé à l’époque par le média Rue89Lyon, un des réservistes de la police nationale arborait une « valknut » tatouée sur le bras. Un symbole issu de la mythologie scandinave, très à la mode chez les néonazis.

Et une belle entorse au code de déontologie de la police nationale. L’IGPN avait justement ouvert une enquête un mois plus tôt concernant plusieurs policiers lillois tatoués du même symbole sur le bras.

L’affaire a été sans conséquence pour le réserviste tatoué. Pas pour l’homme au tee-shirt. Quatre policiers se sont constitués partie civile. Poursuivi pour « outrage et rébellion », il risque jusqu’à deux ans d’emprisonnement.

Mode : un homme bientôt jugé pour son tee-shirt « Nike la police »

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