« Je m’adresse au président Poutine, lance le secrétaire britannique à la Défense John Hailey. Vous avez dit vouloir parlementer ? Prouvez-le. » Les ministres de la défense des cinq pays ayant les plus importantes armées d’Europe - la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et la Pologne - ont fait une déclaration commune ce mercredi 12 mars à Paris : la balle est désormais dans le camp de la Russie.

Saluant les échanges entre Ukrainiens et Américains qui ont eu lieu la veille à Djedda, ils espèrent désormais que les Russes accepte la proposition de trêve dans les airs et dans les mers. Si cette pause de 30 jours dans les combats se confirmait, les Européens entendent bien reprendre l’initiative diplomatique et trouver une solution plus durable.

Reste à trouver quelles seront les garanties pour l’Ukraine. « Il y a un consensus large qui se dessine, explique le ministre français, Sébastien Lecornu. La première garantie de sécurité de l’Ukraine, c’est sa propre armée. » Pas question d’accepter l’exigence russe de démilitariser ce pays. Les Allemands s’engagent à prendre le relai des Américains sur la formation et les munitions. Polonais et Britanniques ont fait de récentes promesses de livraisons d’armes. Londres a annoncé en janvier un effort inédit de 4,5 milliards de livres (5,36 milliards d’euros) d’aide militaire sur l’année 2025.

Mardi, 37 chefs d’état-major d’armées (CEMA) ou leurs représentants se sont réunis à Paris. Européens, membres de l’Otan, pays « de bonne volonté »… et une exception notable : les États-Unis. Les chefs militaires français et britannique, les deux puissances européennes dotées de l’arme nucléaire, ont exposé leurs plans selon les différents scénarios d’évolution du conflit. Seuls une quinzaine de participants poursuivront les échanges dans les semaines, décisives, à venir.

Selon le ministre français des Armées, l’idée de déployer des forces d’interposition, c’est-à-dire des militaires chargés d’empêcher la reprise des combats pendant la trêve, est absolument exclue. On parle plutôt à ce stade de forces stationnées à la frontière polono-ukrainienne, prêtes à intervenir rapidement, afin de dissuader Moscou de relancer un assaut. « La balle est désormais dans le camp de la Russie, estime Sébastien Lecornu. La vraie négociation va commencer. »

Paix en Ukraine : la balle dans le camp russe selon les Européens

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