Comment un pays aussi riche que le nôtre peut produire autant de pauvreté et laisser tant se creuser les inégalités ? Pourquoi accepte-t-on collectivement cet asservissement à l’ordre qu’établissent les champions et les actionnaires du CAC 40 ? Inutile d’aller chercher loin. Ce sont les mêmes qui possèdent et produisent les systèmes d’information qui nous enfument et tuent en nous toute révolte. Prenons le chauffage et la chaleur des pauvres. En serions-nous là si Gaz de France, joyau du service public, n’avait pas été vendu à Suez et au milliardaire Albert Frère avec la complicité de Nicolas Sarkozy et la faiblesse insigne de François Hollande alors secrétaire général du parti socialiste ? Je parle de chauffage au gaz, au fioul et au bois, car ce sujet occupe notre espace mental et médiatique sans que jamais on ne revienne à la genèse, à l’origine de nos maux. Pour cet édito de rentrée, Denis Robert prend le TGV et nous fait voyager de San Sebastian à Doha en passant par Paris et Mexico. Il nous fait voir du paysage et revisiter les films de Godard et d’Antonionni. Il nous parle de littérature, de fiscalité, de paradis fiscaux, de révolution, d’un accident nucléaire toujours possible et des papillons monarques qui se font la malle pour ne plus revenir. Sinueuse et survitaminée, cette énergie nous avait manqué…
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Blast, le souffle de l’info