Alors que depuis plusieurs décennies, les scientifiques du monde entier alertent inlassablement sur la crise climatique en cours, la publication de rapports et de connaissances scientifiques n’a pas suffi à impulser des politiques climatiques ambitieuses. Face à ce constat d’échec, de nombreux scientifiques ont décidé de sortir de leur laboratoire, de s’organiser, et d’entrer en désobéissance civile pour faire entendre leurs voix. Du 07 au 13 mai dernier, l’organisation Scientist Rebellion a ainsi organisé une grande campagne internationale, pour faire passer un message : la science est claire. Leur but : demander l’arrêt de nouveaux projets d’exploitations fossiles, responsables de presque 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, environ 425 bombes climatiques pourraient réduire à néant nos efforts pour rester en dessous des 1,5 - 2°C de réchauffement planétaire. Pourtant le GIEC et l’AIE le rappellent : il faut à tout prix stopper l’expansion des énergies fossiles. Fatih Birol, directeur de l’AIE l’affirme, si nous réduisons notre consommation d’énergies fossiles, « les gisements de pétrole et de gaz et les mines de charbon existant suffiront amplement à répondre à la croissance de la demande”. Alors pourquoi les scientifiques entrent-ils en désobéissance civile ? Pourquoi choisir ce mode d’action ? Cette désobéissance est-elle justifiée ? C’est pour répondre à ces questions que Blast a reçu Aude Carreric et Kévin Jean, scientifiques et membres de scientifiques en rébellion.
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Blast, le souffle de l’info