L’Assemblée nationale n’a pas voté, le Sénat a adopté, le Conseil constitutionnel a validé, et le Président a promulgué en plein milieu de la nuit. Ça y est, la réforme des retraites est passée. Depuis un mois la France reste suspendue aux lèvres des “Sages” pour savoir comment ils vont arbitrer le conflit entre le Président et son Peuple. Les spécialistes n’espéraient pas grand chose, et tout le monde s’attendait plus ou moins à cette funeste décision. Vendredi 14 avril 2023, le Conseil constitutionnel a rendu deux décisions : il a rejeté la demande de référendum d’initiative partagée et dans une autre décision il a largement estimé conforme à la Constitution la réforme des retraites, à quelques exceptions près comme l’index Sénior. Lundi soir, un jubilant président Macron a donné son plan pour tourner la page. Pressé d’en finir avec une situation qui s’enlise, il n’a fait qu’évoquer la colère populaire et l’a réduite à un vagissement d’enfant mécontent. Le Président de la République n’a pas semblé prendre la mesure de la discorde qu’il a semée. Dans une France plus embrasée que jamais, il semble que notre Conseil constitutionnel n’ait pas non plus pris la mesure réelle des enjeux qui pesaient sur sa décision. Alors oui, on ne s’attendait plus à grand chose de nos institutions élues : le Président, l’Assemblée, le Sénat semblaient bien incapables de faire quoi que ce soit pour comprendre la situation. Mais le juge, c’est un peu sa fonction : départager, comprendre tous les points de vue, séparer les ennemis et solder les dettes. Du côté des défenseurs du Conseil, une rengaine émerge : “Le Conseil a jugé en droit et c’est tout ce qu’on peut lui demander, il a eu raison, et bravo à lui”. Et c’est ce qu’on va détrictoter aujourd’hui : qu’est-ce que le Conseil constitutionnel et à quoi sert-il, vraiment ?
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