Où en est-on de la dédiabolisation/re-dédiabolisation de Marine Le Pen et de son parti fondé par le paternel récemment décédé et ses compagnons factieux ? Difficile à suivre après l’agitation de la semaine passée et la manifestation du week-end contre la décision du tribunal judiciaire de Paris du 31 mars sanctionnant les détournements de fonds publics au Parlement européen. Le Rassemblement national se retrouve écartelé entre ses tendances à l’autoritarisme, son soutien (et réciproquement) à des dirigeants et des régimes autoritaires, sa défiance permanente contre la justice et la nécessité d’entretenir une fiction validée par les plateaux TV - d’un parti respectant les principes démocratiques - en jouant sur les mots pour ne pas dire ce qui est. Pour le reste, il y a les faits : lors du meeting ce dimanche à Paris, des militants du groupe néofasciste Luminis ont tranquillement diffusé de la place Vauban leur propagande anti républicaine. Sans, apparemment, que le parti du duo Le Pen/Bardella n'y trouve rien à redire.

Émanation de l'ex-Gud, ce groupuscule avait fait parler de lui en mai 2024 avec la diffusion d'une enquête sur BFM. Filmés en caméra cachée, ses militants effectuaient des maraudes dans les rues de Paris, assumant de ne distribuer des vivres qu'aux Blancs. On avait pu entendre à cette occasion une activiste faire part de son admiration sur un sujet orienté : « Il y a beaucoup de choses que j'admire dans le nazisme. »

Fidèles à leurs convictions suprémacistes, les militants de Luminis se sont donc mobilisés ce dimanche. Leur tract diffusé hier reprend une propagande clairement anti républicaine et xénophobe, en ciblant les étrangers. Détournant les paroles de la Marseillaise (« ces étrangers qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes »), le texte fustige une République qui est « un outil des corrompus et des étrangers pour asservir le peuple français » et depuis 250 ans ouvre « toujours plus les frontières ». « À cette fausse liberté préférons la vertu », invite l’organisation, vomissant la démocratie qu’elle appelle à combattre sur cette injonction : « Français bats toi tu es ici chez toi. »

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