« Le manque de chance est une faute professionnelle». L’adage de feu Pierre Lazareff, fondateur de France-Soir, a traversé l’Atlantique et trouvé une nouvelle illustration grâce à l’administration Trump.

La bande du nouveau président a ajouté - par erreur? - Jeffrey Goldberg, le rédacteur en chef du magazine The Atlantic dans une boucle de discussions ultra-confidentielles, sur l’application Signal, entre hauts responsables américains. Vice-président, boss de la CIA et secrétaires à la Défense inclus.

Des échanges que notre confrère n’a pas manqué de retranscrire dans les pages de son journal. Principalement datés du 14 mars, les messages concernent l’opportunité de bombarder la rébellion houtie au Yémen. L’on apprend ainsi que le vice-président J.D. Vance, nouvelle coqueluche de l’extrême droite européenne, n’est pas particulièrement favorable à une telle opération.

Selon le n°2 de la Maison Blanche, les Etats-Unis n’ont aucun intérêt à sécuriser le canal de Suez pour leur commerce et n’ont pas à réaliser le travail des Européens. « 3 % du commerce américain passe par le canal de Suez. 40 % du commerce européen passe par le canal de Suez. Il existe un risque réel que le public ne comprenne pas pourquoi [cette opération militaire ] est nécessaire.»

Faisant contre mauvaise fortune, bonne guerre, Vance se plie à la demande de Donald Trump de lâcher les bombes... mais propose tout de même de refacturer le coût des manœuvres à l’Union Européenne. « Si vous pensez qu'on doit le faire, allons-y. Je déteste encore payer pour les Européens». Une sentence à laquelle le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth. « Je partage votre mépris des profiteurs européens, c’est pathétique ». Le bombardement aura bien lieu le 15 mars.

La légèreté avec laquelle les équipes de Donald Trump évoquent les relations internationales et militaires a de quoi surprendre et gêner. A moins qu’il ne s’agisse d’un hommage à Emmanuel Macron, qui tout juste élu en 2017, a encouragé ses troupes avec cette maxime si à propos : « Soyer fier d’être des amateurs».

L’administration Trump balance par erreur ses plans militaires à un journaliste

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