« La marée monte, mais elle n'est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter et, par conséquent, notre victoire n'est que différée » L’autrice de cette citation, sans s’en rendre compte, sans doute occupée à imposer ses vues, double la négation et le refus, ce qui a tendance à l’annuler. En multipliant les « mais », elle parvient à parler pour ne rien dire. Et à nous laisser face à un vide inquiétant. Mais il reste une petite musique que les esprits faibles vont interpréter comme une prédiction. Le pays a failli sombrer, coulé par cette marée noire, mais il s’est relevé. Cette citation est de Marine Le Pen leader du Rassemblement national, fille de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, parti qui a changé de patronyme dans la perspective des élections que nous venons de vivre. A part l’éviction du père qui sentait un peu la vieille chaussette, rien n’a vraiment changé dans le nouveau FN, baptisé RN, y compris dans les individus composant ce parti d’extrême droite. Oui d’extrême droite. Car comme le précise le conseil d’État, l’attitude hostile du RN envers les contre-pouvoirs et l’État de Droit (en particulier le Conseil constitutionnel mais aussi les juges), les attaques répétées contre les traités et conventions internationales et plus généralement toutes les lois protégeant nos droits et libertés, le fait de placer la préférence nationale au cœur de son projet politique, classe ce parti à l’extrême droite de l’échiquier politique. Malgré Bolloré, Europe 1, le JDD et Hanouna, il faut le dire et le marteler, car les mots ont du sens : Le RN est un parti d’extrême droite, au même titre que Reconquête ou tous les groupuscules de fachos qui gravitent dans cette sphère nationaliste, autoritaire et raciste. Le Front national, devenu Rassemblement national, ses militants et ses références idéologiques inscrivent le parti aujourd’hui ripoliné par Jordan Bardella dans la filiation directe de l’extrême droite française la plus moisie. La stratégie patiemment élaborée par les officiers traitants autour de Marine Le Pen, les Tanguy, Chenu, Leggeri et cie, a failli fonctionner et c’est un petit miracle de la voir échouer… » : Ainsi commence l’édito sur les chapeaux de roue de Denis Robert…
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Morgane Sabouret